Constat

Le développement durable consiste à répondre au besoin du présent sans compromettre l’avenir. La construction est sans conteste le secteur d’activité qui pèse le plus lourd car les besoins à court terme et à long terme sont immenses et les impacts ne pourront se stabiliser sans des changements profonds de l’acte de construire.

En effet, vivre et travailler dans un environnement fiable et sain fait partie des droits fondamentaux. Or, pour y répondre, les besoins actuels en logements, en équipements et en infrastructures sont immenses. Par ailleurs, les bâtiments existants nécessitent des rénovations lourdes.

D’autre part, si l’on veut – essayer de – faire face à la croissance démographique et aux évolutions techniques, ces besoins vont continuer à croître de façon exponentielle.

 [Photo ci-jointe :  Sand mining with suction pumps © Sumaira Abdulali CC BY SA 3.0]

Evaluation des impacts environnementaux

Les statistiques que nous entendons couramment ne comptabilisent que les impacts liés au fonctionnement des bâtiments. Bien que signifiantes, elles ne représentent que la partie visible de l’iceberg ; une approche globale implique de prendre également en compte la production des matériaux de construction, l’acte de construire, les transports de matériaux, l’entretien, la déconstruction, etc.

Les conséquences

Construire est donc un mal nécessaire, incontournable. Mais construire selon les critères et les techniques couramment utilisées actuellement ne peut avoir que des conséquences irréversibles sur de nombreux axes essentiels du développement durable :

  • Production de gaz à effet de serre, réchauffement climatique
  • Consommation de matières premières non-renouvelable, érosion des sols
  • Consommation d’énergie
  • Production de déchets
  • etc.

Quelques chiffres

  • Le monde de la construction est le plus gros utilisateur de matières premières dans le monde, et les volumes de matières minérales utilisées pour la construction sont plus de deux fois supérieures à ceux consommés pour la production d’énergie. Mais surtout, depuis un siècle, l’extraction des matériaux de construction a été multipliée par 34 alors que celle des énergies fossiles a été multipliée par 12.
  • Le béton, matériau emblématique du BTP, est, après l’eau, la matière la plus consommée dans le monde.
  • La seule production de ciment, constituant essentiel du béton, émet 5 à 8% des gaz à effet de serre (GES) produits dans le monde et sa production est en augmentation exponentielle. Le volume prévu pour 2020 est supérieur de 150% à celui de 2010.
  • Le sable, deuxième constituant du béton, est la 2ème matière minérale extraite. 75 à 90% des plages reculent et l’extraction progresse très rapidement, perturbant les équilibres environnementaux et socio-économiques. La pénurie de sable est clairement annoncée au même titre que celle des énergies fossiles.
  • En France, les analyses du cycle de vie des bâtiments BBC (Bâtiment Basse Consommation) montrent que, dans ces bâtiments, plus de 50% des gaz à effet de serre proviennent des matériaux de construction.
  • Selon les estimations récentes (ONU et INED), la population mondiale doit passer de 7,2 Mds d’habitants à 9,6 Mds en 2050 et à 11 Mds en 2100. Pour répondre à cette croissance, la construction de logements et d’équipements devra augmenter en proportion, entraînant une croissance des besoins en matériaux de construction.
  • De plus, aujourd’hui, 1 habitant de la planète sur 7 vit dans un bidonville. Selon ONU Habitat, en 2030, il faudra en compter 1 sur 5, soit l’équivalent de la population actuelle de la Chine.